ÉDITION Derrière Le
Poulpe, les Contrebandiers
Jacques de Saint-Victor [08 janvier 2004]
Antoine
de Kerverseau vient de créer une nouvelle maison d'édition. Le
fondateur de La Baleine et l'éditeur du Poulpe se lance dans une
nouvelle aventure après avoir dû céder au Seuil la marque et le
fonds de ce qui fut l'un des grands succès du roman policier des
dernières années.
Les Contrebandiers éditeurs se veulent une maison plus
«généraliste», avec des polars mais aussi de la «littérature
blanche». Kerverseau a tiré les leçons de certaines des dérives de
Baleine. Le succès a été à l'origine d'une surchauffe et d'une prise
de risque trop importante. «Je ne recommencerai pas l'aventure de
Baleine. Pour les Contrebandiers, ma politique sera plus
malthusienne. Peu de titres et une ouverture vers la littérature
générale.»
Ancien imprimeur, lancé depuis 1976 dans l'édition, esprit
discret mais séduisant, Antoine de Kerverseau a des engagements et
des convictions. Il croit à la littérature mais il se veut prudent.
«En publiant un ou deux titres par mois, on a la possibilité
d'être crédible, de ne sortir que des livres de qualité et de suivre
l'ouvrage.» Les deux premières publications illustrent cette
stratégie.
Jean-Bernard Pouy, le créateur du Poulpe et l'auteur vedette
de la maison, publie un nouveau polar, Nycthémère, dans la
lignée de son Spinoza encule Hegel. Parallèlement, il sort un
roman de Bénédicte Heim, Tu ne mourras pas, qui est
l'histoire d'une passion entre une jeune femme et un petit garçon de
neuf ans, un livre qui aborde un sujet sulfureux mais d'une manière
à la fois subtile et audacieuse.
Antoine de Kerverseau publiera aussi en février un roman à la
limite de la science-fiction, Attila ou rien, d'Eve Derrien
puis un thriller d'Yves Bulteau, Le Triangle des bourreaux.
Mais Les Contrebandiers ne renoncent pas à de nouvelles séries.
La première, de Jean-Bernard Pouy, pourrait voir le jour en mai. Son
thème ? Deux vieillards dans un café décident de nuire aux passants
qu'ils observent. Elle devra, pour l'instant, se limiter à trois
titres par an. Une autre tournera autour de la personnalité d'un
agent secret très contemporain, redresseur de torts mais aussi
écologiste. Une manière d'évoquer des nouveaux problèmes de société,
tout en divertissant. Avec Les Contrebandiers, Kerverseau reste
fidèle à ses convictions.
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